Une île à l’honneur
Une île à l’honneur
Alors que Chris Blackwell, fondateur d’Island Records, publie ses mémoires, The Islander: My Life in Music and
Beyond,
David Yurman revisite nos entretiens avec ce producteur emblématique. Il nous a confié le rôle
déterminant que la musique a toujours joué dans sa vie et comment la montée de scène musicale jamaïcaine
a remodelé sa carrière du tout au tout.

Lorsqu'il avait une vingtaine d’années, alors instructeur de ski nautique, il est tombé sous le charme de la musique
d'un groupe de jazz qui jouait au Half Moon Hotel de Montego Bay. « J'avais probablement bu trop
de rhum et j'ai dit au groupe que j'adorerais les enregistrer », se souvient Blackwell. Il a emmené le groupe
dans un studio à Kingston, et c'est ainsi qu'Island Records a démarré. À l'époque, les disques jamaïcains n'étaient
vendus qu'aux touristes, mais Blackwell allait changer la donne.
Alors que Chris Blackwell, fondateur d’Island Records, publie ses mémoires, The Islander: My Life in Music and Beyond, David Yurman revisite nos entretiens avec ce producteur emblématique. Il nous a confié le rôle déterminant que la musique a toujours joué dans sa vie et comment la montée de scène musicale jamaïcaine a remodelé sa carrière du tout au tout.

Lorsqu'il avait une vingtaine d’années, alors instructeur de ski nautique, il est tombé sous le charme de la musique d'un groupe de jazz qui jouait au Half Moon Hotel de Montego Bay. « J'avais probablement bu trop de rhum et j'ai dit au groupe que j'adorerais les enregistrer », se souvient Blackwell. Il a emmené le groupe dans un studio à Kingston, et c'est ainsi qu'Island Records a démarré. À l'époque, les disques jamaïcains n'étaient vendus qu'aux touristes, mais Blackwell allait changer la donne.
J’aime tellement la musique que je voulais en
être ou du moins en être le plus proche possible.
J’aime tellement la musique que je
voulais en être ou du moins en être
le plus proche possible.
—chris blackwell
—chris blackwell
En 1962, la Jamaïque a obtenu son indépendance de l'Angleterre. Blackwell a emménagé à Londres, où la musique produite par Island Records a rapidement été adoptée par les immigrants. Il livrait des disques dans les boutiques des communautés des Caraïbes, se rendant de ville en ville à bord de sa Mini Cooper pleine de disques. Il n’a pas fallu longtemps avant que les disques de Blackwell plaisent également aux jeunes Britanniques. Deux ans plus tard, « My Boy Lollipop », un titre ska de Millie Small, l'une des artistes de Blackwell, a eu un énorme succès, avec 6 millions d'exemplaires vendus à travers le monde.
En 1962, la Jamaïque a obtenu son indépendance de l'Angleterre. Blackwell a emménagé à Londres, où la musique produite par Island Records a rapidement été adoptée par les immigrants. Il livrait des disques dans les boutiques des communautés des Caraïbes, se rendant de ville en ville à bord de sa Mini Cooper pleine de disques. Il n’a pas fallu longtemps avant que les disques de Blackwell plaisent également aux jeunes Britanniques. Deux ans plus tard, « My Boy Lollipop », un titre ska de Millie Small, l'une des artistes de Blackwell, a eu un énorme succès, avec 6 millions d'exemplaires vendus à travers le monde.
C'est extraordinaire qu'une si petite île
puisse produire autant de musique.
C'est extraordinaire qu'une
si petite île puisse produire
autant de musique.
—chris blackwell
—chris blackwell
Get Up, Stand Up
Get Up, Stand Up
Rythmé et enjoué, le ska jamaïcain a été le précurseur d’un style musical plus chaloupé, le reggae. Blackwell a vu sortir du lot un jeune rastafari nommé Bob Marley, et a lui a offert un contrat d’artiste. Ses chansons l’ont rapidement hissé au rang des plus grandes stars. Lors de l'introduction de Blackwell au  Rock and Roll Hall of Fame en 2001, il a été qualifié de « l'homme responsable de la popularité du reggae à travers le monde ».
Rythmé et enjoué, le ska jamaïcain a été précurseur d’un style musical plus chaloupé, le reggae. Blackwell a vu sortir du lot un jeune rastafari nommé Bob Marley, et a lui a offert un contrat d’artiste. Ses chansons l’ont rapidement hissé au rang des plus grandes stars. Lors de l'introduction de Blackwell au Rock and Roll Hall of Fame en 2001, il a été qualifié de « l'homme responsable de la popularité du reggae à travers le monde ».
Après Bob Marley, Island a découvert de nombreux artistes influents, dont Grace Jones, The Cranberries, Melissa Etheridge, Tom Waits, U2 et Amy Winehouse. Grâce au goût éclectique de Blackwell et à son don pour découvrir les talents, la maison de disques indépendante s'est transformée en une puissance internationale. Blackwell a vendu Island Records à PolyGram en 1989.
Après Bob Marley, Island Records a découvert de nombreux artistes influents, dont Grace Jones, The Cranberries, Melissa Etheridge, Tom Waits, U2 et Amy Winehouse. Grâce au goût éclectique de Blackwell et à son don pour découvrir les talents, la maison de disques indépendante s'est transformée en une puissance internationale. Blackwell a vendu Island Records à PolyGram en 1989.
De Golden Head à GoldenEye
De Golden Head
à GoldenEye
En 1943, Ian Fleming, alors officier naval britannique, prit part à une conférence militaire à Kingston, en Jamaïque. Il fut enchanté par la paisible beauté de cette nation insulaire et acheta 6 hectares de terre dans le port de commerce de banane d’Oracabessa (mot espagnol signifiant « Tête d’or »). Fleming y bâtit une simple villa de trois chambres de style colonial et baptisa la propriété d'après l'une des opérations secrètes qu’il avait menée pendant la Deuxième Guerre mondiale, GoldenEye. Les invités plaisantaient sur le caractère épars et le manque de confort de la maison, mais pour Fleming, c’était la résidence parfaite. De simples pièces blanches donnant sur la mer et une plage en forme de croissant, le tout niché dans un jardin privé blotti dans un paysage luxuriant. Fleming se baignait au lever du soleil, faisait de la plongée en journée et « écrivait la plus belle de toutes les histoires d'espions », comme Fleming l'a confié à un de ses collègues des renseignements de la marine.
En 1943, Ian Fleming, alors officier naval britannique, prit part à une conférence militaire à Kingston, en Jamaïque. Il fut enchanté par la paisible beauté de cette nation insulaire et acheta 6 hectares de terre dans le port de commerce de banane d’Oracabessa (mot espagnol signifiant « Tête d’or »). Fleming y bâtit une simple villa de trois chambres de style colonial et baptisa la propriété d'après l'une des opérations secrètes qu’il avait menée pendant la Deuxième Guerre mondiale, GoldenEye. Les invités plaisantaient sur le caractère épars et le manque de confort de la maison, mais pour Fleming, c’était la résidence parfaite. De simples pièces blanches donnant sur la mer et une plage en forme de croissant, le tout niché dans un jardin privé blotti dans un paysage luxuriant. Fleming se baignait au lever du soleil, faisait de la plongée en journée et « écrivait la plus belle de toutes les histoires d'espions », comme Fleming l'a confié à un de ses collègues des renseignements de la marine.
J'ai écrit chaque épisode de la saga James Bond ici... Ces romans auraient-ils été écrits si je ne passais pas mes vacances dans un magnifique trou perdu en Jamaïque? J'en doute.
J'ai écrit chaque épisode de la saga James Bond ici... Ces romans auraient-ils été écrits si je ne passais pas mes vacances dans un magnifique trou perdu en Jamaïque? J'en doute.
—IAN FLEMING
—IAN FLEMING